Desarzens Armand

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Durant des années, le dessin et la sculpture ont seuls requis l’attention d’Armand Desarzens. Ce n’est que depuis une dizaine d’années que la gravure et ses divers modes d’expression ont acquis une place essentielle dans son travail.

Ainsi peu à peu, cet artiste auquel A.-E. Yersin portait une grande attention, en est venu à cet art qui convient admirablement à son tempérament de pèlerin russe, à sa labyrinthique patience, à son obstination de derviche tourneur.
Enrichissant sans cesse ses moyens d’expression, jamais satisfait, il perfectionne sa technique d’aquafortiste, réalise des pierres gravées et, non sans scrupule, se met au burin avec la conscience et l’acharnement qu’on lui connaît.

Depuis quelque temps, A. Desarzens associe l’eau-forte et le burin afin d’obtenir des valeurs plus subtiles, des traits d’une plus grande acuité, ainsi que des plans variés aux profondeurs nouvelles.
De cette manière, il parvient à réaliser des planches enchanteresses où se mêle parfois la couleur. Souvent il intègre dans ses gravures des fragments de poèmes de quelques-uns de ses amis, ou de poètes qu’il admire. Ainsi en est-il par exemple du texte de Màrio de Sà-Carnero, qu’il insère dans le réseau poétique des traits de burin sur fond d’eau-forte, de la gravure qui vous est proposée aujourd’hui.

Le prix qu’il vient de recevoir lors de la 1ère Triennale de la Gravure au Locle, ne fait que confirmer ses remarquables qualités de graveur.
Nous espérons qu’il encouragera Armand C. Desarzens à poursuivre son travail dans le domaine de la gravure, cet art qui lui a permis de réaliser certaines de ses œuvres les plus abouties.

Bernard Blatter