Duménil Gilles

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Gilles Duménil – 1945 – France

Formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Mâcon .

1973-74 Voyages en Italie et révélation; son “extase esthétique”. Il découvre le patrimoine architectural; les peintres siennois Giotto et Fra Angelico deviennent ses compagnons.

1988-1994 Période d’épreuves qui marquera son art d’une intériorité nouvelle. Il trouve refuge en Haute-Provence.

1995 Retour aux sources. Le dessin. Donner une structure intellectuelle à l’oeuvre. Retourner au sujet. Se nourrir des autres. La sensation d’apaisement physique au contact d’une chapelle romane sera déterminante dans le choix de ses sujets. La nostalgie de l’Italie et des choses qui demeurent le conduisent naturellement à nommer “Demeures” le travail qu’il poursuit actuellement.

2002 Première exposition en Suisse en 2002 à la Galerie Yves Callet-Molin à Vevey. La galerie lui consacre plusieurs exposition suivies jusqu’en 2006.

Techniques
C’est avec l’huile, les préparations et la lenteur qu’elle impose, les temps de séchage et de réflexion, qu’il s’exprime sur la toile de lin choisie avec un soin particulier.
Les papiers d’écorce hymalayens, contrastés, marqués de taches irrégulières, constituent le second support privilégié. Par un long processus d’appropriation, il lessive le papier, estompant certaines traces, le repasse, tire parti de la feuille végétale pour y inscrire son image, s’adapte aux réactions parfois imprévisibles de ce papier si particulier.
En de plus grands format, marouflés sur la toile de lin, il traite les sujets de ses huiles. Lin teinté en fonction de l’œuvre, tout comme la sobre baguette de pin qui cadre le tableau.

Réflexions de l’artiste

Inspiration
Autant que de la fréquentation régulière des tableaux de Giotto, Simone Martini ou Duccio, par exemple, et de longues balades contemplatives, mon travail se nourrit depuis longtemps de lectures; Giono, Ramuz, les Italiens Ferdinando Camon, Rigoni Stern sont de ceux qui m’accompagnent…
Chez tous ces poètes de la ruralité, la terre et les paysages se fondent avec la nature humaine ; lieux et demeures changent au gré de la lumière comme des événements et… prennent la parole lorsque les hommes se taisent !
Comment donner la parole à mes “images” ? En y inscrivant mes propres cheminements dans le monde réel ou imaginaire.

Temps
Observer, s’émouvoir, s’imprégner…. Préparer (cuisine odorante de la peinture à l’huile)… S’éloigner… Revenir plus tard pour à nouveau observer, s’émouvoir, s’imprégner… et découvrir ce qui confusément manquait, ce que le premier regard n’avait pas révélé.
Prendre le temps !

Demeures
Le mot désigne mes sujets, mais fait aussi référence au mystère de l’acte de peindre. Pourquoi est-ce que je peins ? Pour demeurer peut-être. Pour que les choses et les êtres (enfin !) demeurent.

Apaisement
Les grandes bâtisses me rassurent et m’apaisent à la manière des personnes humbles mais solides. C’est le sentiment que j’essaie de faire partager en les inscrivant le plus souvent en entier dans la toile, laissant peu de place au paysage environnant pour divertir l’œil du spectateur.

L’Art, comme plus court chemin d’un homme à un autre homme.

Proportions harmonieuses des bâtis, simplicité des volumes générant des espaces composés d’ombres et de lumière. Lumière dévorante à laquelle l’ombre tient tête.

Peindre est un moyen de connaissance. C’est savoir s’arrêter, vouloir regarder, prendre son temps pour comprendre le monde de l’intérieur. C’est avant tout une aventure de la pensée, du mental.